Fondation à but non lucratif, la Maison de Santé Protestante de Bordeaux-Bagatelle assure une mission de service public sur le territoire, à travers ses onze établissements. Installée depuis 1920, à Talence, sur un terrain du nom de Bagatelle, elle a une vocation sanitaire, médico-sociale, sociale et de formation. Elle a également une vocation de témoignage de valeurs issues du protestantisme.
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Elle est engagée depuis plusieurs années dans le projet BAHIA, groupement hospitalier civil et militaire non lucratif, unique en France, qui rassemblera, sur le site de Bagatelle, à compter de 2024, les activités sanitaires de la Fondation et de l’Hôpital d’instruction des armées (HIA) de Robert Picqué.
La Maison de Santé Protestante de Bordeaux (MSPB) voit le jour en 1863 pour “recevoir gratuitement les malades pauvres des deux sexes appartenant aux diverses églises protestantes de la localité ainsi que les marins étrangers des navires en rade”. Fondation reconnue d’utilité publique en 1867, elle s’installe après la première guerre mondiale sur le site actuel de Bagatelle, à Talence.
Dès les premières années, plusieurs activités se déploient : l’accueil de malades hospitalisés, un dispensaire qui assure des soins de jour, un enseignement destiné aux « gardes-malades », et un service de gardes-malades soignantes à domicile. La vocation de la MSPB se situe dans cette articulation entre accueil hospitalier et présence à domicile, formation et soin, ouverture sur la ville et attention à l’évolution des besoins sanitaires et sociaux.
De 1900 à 1934, le Dr Anna Hamilton dirige la MSPB, lui apportant une exigence de qualité et des principes novateurs :
− un lien étroit entre formation et pratique du soin, à travers le système « hôpital école » hérité de Florence Nightingale. L’école de gardes-malades fera référence au plan national et international et participera fortement à l’émergence de la profession d’infirmière,
© A. Marquot/MSPB
− une prise en charge digne et respectueuse des personnes, soucieuse de tous leurs besoins, dans un esprit familial et chaleureux ; une excellence du soin, alliant les dimensions humaine et technique.
L’esprit « Bagatelle » se forge au travers de ce corps de soignantes aux fortes personnalités, animées d’un même esprit de service et d’abnégation, souvent issues d’un milieu social aisé, fortement responsabilisées, conscientes de leur valeur et affirmant leur place devant le pouvoir médical, partageant leur vie et leur résidence, liées par des rites communs, tenues par une organisation rigoureuse, soumises à une discipline et une autorité hiérarchique souvent sévères.
Pour les soignantes et bientôt pour les médecins, il devient prestigieux d’avoir été formé ou de travailler à Bagatelle. Pour le public, il devient de bon ton de s’y faire soigner ou d’y accoucher.
Au fil des ans la MSPB s’est largement ouverte aux malades payants. La contribution financière des plus aisés permet de continuer à accueillir les plus démunis. A cette époque, les notabilités généreuses sont traitées, par gratitude, avec plus d’égards et de confort que les autres !
A partir des années 1960, le souci des besoins sanitaires et sociaux des environs reprend de la vigueur, et conduit à des créations ou des prises de gestion diverses : centre social (1966, joint au dispensaire), hôpital au foyer (1975), service de soins à domicile (1982), maison de convalescence (1986), hébergement et accueil de jour pour personnes âgées (1988), crèche et halte-garderie (1997), établissement hospitalier pour personnes âgées dépendantes (2000).
© A. Marquot/MSPB
Parallèlement, des crises successives altèrent le modèle, et le poussent à évoluer. En 1972, la réforme nationale des études d’infirmières s’impose à Bagatelle et met fin au système hôpital-école. D’autres réformes nationales s’ajoutent : tutelle, systèmes de contrôle et de tarification, etc. auxquelles la Fondation est mal préparée. Les contraintes économiques et institutionnelles deviennent très fortes, parfois critiques.
Deux choix fondamentaux sont posés. En 1979 est affirmée la participation au service public hospitalier, avec aujourd’hui le statut d’ESPIC : établissement de soin privé d’intérêt collectif, la
Fondation Bagatelle n’a pas de but lucratif. Depuis 2009, soucieuse de l’accès de tous aux soins de grande qualité qu’elle dispense, elle veille à ce que ses médecins ne pratiquent pas de dépassement d’honoraires qui ne seraient pas remboursables au patient.
Aujourd’hui, dans un contexte économique tendu, la Fondation Bagatelle se restructure, cherchant à développer ses points forts, constituer des alliances avec des établissements voisins, tout en gardant ses valeurs et son identité.
Depuis ses origines, la MSPB a été dirigée par un conseil d’administration très actif, majoritairement composé de protestants. En lien avec les églises protestantes de Bordeaux (notamment l’Eglise réformée), la Fondation Bagatelle conserve vis-à-vis d’elles une pleine autonomie de décision. Elle est membre de la Fédération des Œuvres Protestantes et de la
Fondation pour le Protestantisme Français. Elle apporte son témoignage particulier, dans le respect des convictions de ses personnels et du public qu’elle accueille, et dans l’esprit de laïcité cher aux protestants.
Les valeurs évoquées ici ne sont ni une norme écrasante, ni un état de fait illusoire, ni une vaine nostalgie, ni une utopie désincarnée… mais plutôt une visée commune, une dynamique qui veut mobiliser et rassembler pour un meilleur soin et un meilleur vivre ensemble. Dans l’esprit du protestantisme propre à la Fondation Bagatelle, elles sont un repère révisable, dont la fécondité se mesurera aux discussions, aux actes et parfois aux interpellations qu’elles susciteront.
Valeurs traditionnelles de Bagatelle, le respect et l’accueil bienveillant des personnes témoignent du prix de toute vie humaine.
La recherche de qualité des soins se fonde sur une reconnaissance de l’autre dans sa singularité. Elle ne se résume pas à l’application de techniques ou de procédures normatives et suppose de la part des personnels une réelle capacité de relation et de regard. Elle permet ainsi de partager une solidarité et une prévenance essentielles au mieux-être du patient.
Tout en assumant des contraintes budgétaires et des contrôles normatifs certes sans précédent, mais qui ont leur justification, Bagatelle veut continuer à promouvoir un esprit de « maison », associant la rigueur du soin à une atmosphère chaleureuse, centrée sur la personne. Croyant à la force des actions modestes portées avec cœur, elle sollicite notamment des personnels l’observation et l’écoute des besoins des personnes accueillies, ainsi que l’inventivité et la créativité.
Attentive à l’être humain dans sa vulnérabilité, la Fondation Bagatelle se mobilise contre l’exclusion, la souffrance et l’abandon qui le défigurent.
Les personnes accueillies ne devraient être abandonnées ni à l’isolement social, ni à la douleur physique, ni à un acte médical traumatique sans accompagnement psychologique ou humain, ni à une sortie de l’hôpital sans assurance d’un relais de soin, ni à l’approche de la mort sans soins appropriés.
Bagatelle veut favoriser l’accès de tous à des soins de qualité et fait le choix exigeant du zéro reste à charge pour les soins hospitaliers. Son centre de santé (ex dispensaire) veille notamment à l’accueil des publics en difficulté sociale ou économique. Afin de manifester son souci premier de la personne accueillie, Bagatelle est une œuvre à but non lucratif qui participe au service public hospitalier.
On ne peut relever de tels défis sans un fort esprit de responsabilité et d’initiative. Institution elle-même vulnérable dans une société changeante, Bagatelle valorise l’adaptation et l’innovation, comme elle l’a fait largement dans le passé. Dans ses missions de formation, d’enseignement ou d’éducation, elle promeut le goût du travail et la réflexion, l’épanouissement de la personnalité et le sens de l’autre.
Toute personne a une histoire et un devenir qu’elle vit dans ses composantes physiologique, psychologique, sociale et spirituelle.
Prendre en compte avec tact et discrétion ces différentes dimensions, c’est aider la personne accueillie à se retrouver dans toute son humanité. C’est pourquoi Bagatelle ne se limite pas à soigner le corps en milieu hospitalier mais s’intéresse à la globalité des personnes, aux enjeux de santé en amont et en aval de l’hospitalisation, ainsi qu’au lien social dans la proximité de l’hôpital.
Parce qu’elle veut être au plus près de la complexité des personnes, Bagatelle se présente comme une institution complexe, aux activités sanitaires et sociales diverses et néanmoins reliées les unes aux autres. Dans cet esprit, la collégialité, la pluridisciplinarité et la transversalité dans les relations professionnelles y sont essentielles. Le respect et la considération mutuelle sont attendus des personnels les uns envers les autres, quelles que soient leurs fonctions et leurs positions hiérarchiques.
La dimension spirituelle peut être comprise comme un questionnement sur le sens de la vie, orienté par des convictions et des ressources collectives ou individuelles. Les repères religieux peuvent bien sûr en faire partie. Chacun est accueilli, respecté et, si possible, accompagné sur ce chemin qui touche à l’intime. Les personnels sont libres de leurs convictions et de leurs croyances dans le respect de la laïcité et des lois de la république française.
Par son action globale et ses valeurs assumées, l’engagement et les choix de son conseil d’administration, son aumônerie œcuménique et les marques de son identité protestante, la Fondation Bagatelle apporte son témoignage particulier à chacun dans le respect de ses convictions.
Le conseil d’administration est l’organe des grandes décisions de la Fondation. Il a pour mission de garantir la pérennité de la vocation de la Fondation dans l’esprit et les valeurs des fondateurs protestants.
Il veille en permanence à actualiser les missions et la stratégie pour faire de la Fondation une institution sanitaire, médico-sociale et de formation qui soit une entreprise dynamique, performante et innovante.
L’esprit qui guide toutes nos actions : l’éthique, la qualité des soins et l’attention portée au patient dans le respect de son humanité.
Les membres du conseil d’administration sont tous bénévoles.
Les membres du Conseil d’Administration
MEMBRES STATUTAIRES
MEMBRES SUPPLÉANTS
MEMBRES CONSULTATIFS
INVITES PERMANENTS
La CME est chargée officiellement de veiller à l’indépendance professionnelle des praticiens et de participer à l’évaluation des soins. Elle donne son avis sur la politique médicale de l’établissement et participe à l’élaboration du projet d’établissement à travers le projet médical. Ce projet médical donne les grandes orientations médicales, en accord avec les différents schémas régionaux pour les 5 années à venir, et prévoit les organisations internes et/ou externes nécessaires pour y parvenir. Il doit s’articuler convenablement avec tous les projets de l’établissement. La CME est composée des médecins et pharmaciens intervenant dans l’établissement.
COMPOSITION DE LA CONFÉRENCE MÉDICALE D’ÉTABLISSEMENT MEMBRES STATUTAIRES (élus)
MEMBRES CONSULTATIFS
INVITÉS PERMANENTS
Le Comité d’Ethique de la Fondation Bagatelle a été créé le 18 mars 2010 par décision du Conseil d’Administration. Il s’agit d’une instance interne pluridisciplinaire, pluraliste et inter établissements de la Fondation Bagatelle ayant vocation à examiner les questions éthiques qui sont posées à la Fondation dans l’exercice de ses missions et activités.
« Comment faire pour bien faire ? »
C’est la question de l’éthique. Simple en apparence, mais complexe quand on a à faire avec la vie, la souffrance, le perfectionnement des techniques, un cadre juridique incontournable (le permis et l’interdit), la diversité des compétences et des valeurs des uns et des autres.
Dans le soin apporté à l’autre, nous pouvons être confrontés à des interrogations, des dilemmes, voire des conflits. Parfois, tout simplement, on ne sait pas, on ne sait plus quoi penser ou quoi faire.
Par exemple, comment respecter au mieux un patient, ses droits, son environnement familial, social, psychologique, spirituel ? Comment mettre en oeuvre le meilleur soin possible dans le cadre des contraintes de temps, d’économies et de moyens techniques qui nous sont, la plupart du temps, imposées ? Comment agir et réagir quand on se trouve devant les limites de la vie ou la réalité de la mort ?
Bref, dans le concret de nos rencontres et de notre activité, comment imaginer un meilleur soin ? Comment prendre ensemble de bonnes décisions ? D’ailleurs, y a-t-il toujours une bonne décision ?
Le rôle du comité d’éthique
Le comité d’éthique voudrait encourager chacun à se poser ce genre de questions. Sous la forme de conseils, il proposera – sans les imposer ! – des éléments de réflexion sur des situations précises qui lui seront soumises, ou bien sur des questions plus générales qui se posent dans la Fondation Bagatelle.
On ne confondra pas le comité d’éthique avec d’autres instances qui s’occupent de qualité des soins, de décisions médicales ou administratives, de recours amiables ou juridiques, ou de conflits du travail.
Mandatée par le Conseil d’Administration de la Fondation, c’est une instance de débat, où sont représentées plusieurs disciplines professionnelles. Chacun y est libre de ses opinions, mais bien sûr tenu à la confidentialité des échanges.
Nous souhaitons donc que l’ensemble des personnes contribuant à la vie de la Fondation puisse se sentir libre de nous parler et de saisir le comité d’éthique. Afin d’imaginer ensemble un meilleur soin !
COMPOSITION DU COMITE D’ETHIQUE