L’urologie est une spécialité médico-chirurgicale qui traite les maladies de l’appareil urinaire de l’homme et de la femme ainsi que des maladies de l’appareil génital de l’homme.
L’appareil urinaire est constitué de 2 reins situés de part et d’autre de la colonne vertébrale en arrière des organes digestifs. De chaque rein, un uretère permet d’acheminer les urines produites jusqu’au niveau du réservoir vésical. L’urètre est un canal qui fait suite à la vessie et qui permet l’élimination de l’urine. Chez l’homme, la prostate est une glande située juste à la sortie de la vessie et qui se prolonge par l’urètre. La prostate joue un rôle dans la fabrication du liquide séminal. Les organes génitaux externes masculins sont constitués du pénis et des 2 testicules avec leurs canaux épididymaires qui rejoignent la voie urinaire par les canaux déférents qui se jettent dans la prostate.
L’activité de chirurgie urologique a débuté en mars 2016 au sein du groupement de coopération sanitaire (GCS) BAHIA mis en place entre l’Hôpital d’Instruction des Armées Robert Picqué et la Maison de Santé Protestante de Bordeaux–Bagatelle. Elle fait suite à l’activité initiée par le Dr DURAND DASTE puis par le Dr FERRETTI au sein de l’HIA Robert Picqué. L’ensemble de la prise en charge est réalisée sur le site de la Fondation Bagatelle, tant pour les consultations que pour les hospitalisations.
Le service est composé de 2 chirurgiens seniors, le Dr FERRETTI et le Dr GAGNAT, qui assurent une prise en charge complète des différentes pathologies de l’appareil urinaire allant de la cancérologie aux pathologies bénignes comme les calculs de l’appareil urinaire et l’hypertrophie bénigne de la prostate. En complément de cette activité, le service a développé une activité plus spécifique en Andrologie assurée par le Dr FERRETTI et en pelvi-périnéologie, urodynamique et neuro-urologie assurée par le Dr GAGNAT. Depuis novembre 2022, le service accueille le Dr COUSIN, Docteur junior, pour une durée d’une année.
Le secteur de consultation est situé au rez-de-chaussée de la Maison des consultations (BAHIA 1). Les examens “diagnostique complémentaire” (fibroscopies, bud, biopsies de prostate) sont réalisés à ce niveau.
Le secteur d’hospitalisation peut être en chirurgie ambulatoire (3e étage de l’hôpital) ou en hospitalisation conventionnelle (4e étage de l’hôpital) en fonction du type d’intervention envisagé. Le bloc opératoire est dans le même bâtiment que les secteurs d’hospitalisation.
Le service travaille en étroite collaboration avec le service d’accueil des urgences de l’HIA Robert Picqué permettant d’assurer les urgences chirurgicales urologiques et la continuité des soins.
Les consultations, investigations et interventions ne font l’objet d’aucun dépassement d’honoraire.
L’unité d’Urologie est composée de 2 chirurgiens séniors, anciens internes et anciens chef de clinique assistants, le Dr FERRETTI et le Dr GAGNAT, ainsi que le Dr COUSIN, docteur junior.
Dr Ludovic Ferretti
– Ancien Interne et ancien Chef de Clinique Assistant des Hôpitaux de Bordeaux
– Membre de l’Association Française d’Urologie (AFU)
– Membre actif du Comité d’Andrologie et de Médecine Sexuelle
– Membre actif du Comité de Cancérologie de l’AFU : Organes génitaux externes
– DESC Urologie
– DESC Cancérologie option Chirurgie
– Master 2 Biologie et thérapie innovantes
– DU Pelvi-périnéologie
Dr Antoine Gagnat
– Ancien Interne des Hôpitaux de Poitiers et ancien Chef de Clinique Assistant des Hôpitaux de Lille
– DESC Urologie
– Maitrise des Sciences Biologiques et Médicales
– DIU de Neuro-Urologie – Explorations Périnéales et Urodynamique
– DU d’Urodynamique
– DIU d’Echographie Appareil Urinaire et Génital Masculin
– DIU de Coeliochirurgie
Dr Tiffany Cousin
– Ancienne interne des Hôpitaux de Bordeaux
Chirurgie de l’Adénome de Prostate
La prise en charge chirurgicale de l’Adénome de Prostate (ou Hypertrophie Bénigne de Prostate – HBP) permet de traiter les troubles urinaires de l’homme après échec des traitements médicamenteux ou en cas de complications de cet adénome (rétention d’urine, retentissement sur le haut et bas appareil urinaire). Une intervention chirurgicale permet de traiter l’adénome de prostate seul sans retirer l’ensemble de la glande prostatique et ainsi d’éviter les troubles de l’érection et de la continence.
Les techniques classiques sont la résection trans urétrale de prostate (ou RTUP) et l’adénomectomie prostatique. Le choix entre ces 2 interventions dépend de la taille de la prostate. La RTUP permet le retrait de l’adénome de prostate par les voies naturelles en le découpant en petits copeaux grâce à une anse montée sur une caméra insérée au niveau de la verge. L’adénomectomie implique une incision cutanée pour accéder à la prostate et à l’adénome.
Nous pratiquons aussi l’énucléation au laser de l’adénome de prostate (HoLEP), méthode de traitement nouvelle et innovante par les voies naturelles qui permet le traitement sans cicatrice des adénomes volumineux. Ce type d’intervention est particulièrement intéressante pour limiter le risque de saignement et le temps d’hospitalisation.
A l’issue de ces interventions, une sonde vésicale avec des lavages est mise en place. Cette sonde sera retirée peu de temps après l’intervention.
Toute intervention sous anesthésie est précédée par une consultation avec un anesthésiste.
Cette visite permet d’adapter la prise en charge aux antécédents et à l’état de santé du patient. Le plus souvent, les interventions proctologiques sont effectuées sous anesthésie générale. La position opératoire (allongé sur le dos, cuisses fléchies sur le bassin comme lors d’une consultation gynécologique) et le type de geste rendent ce type d’anesthésie plus confortable qu’une anesthésie rachidienne.
Chirurgie carcinologique
Des cancers peuvent toucher les différents organes de l’appareil urinaire. Nous sommes particulièrement impliqués dans la prise en charge des cancers urologiques. Avant toute intervention, les dossiers sont discutés collégialement en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) sur le CHU de Bordeaux dans le but d’harmoniser les pratiques et permettre aux patients de bénéficier des traitements les plus adaptés dans un cadre multidisciplinaire (chirurgien, oncologue, radiothérapeute, radiologue)
Cancer de prostate
Suite au diagnostic d’un cancer de prostate sur des biopsies de prostate, plusieurs traitements peuvent être envisagés dont une intervention chirurgicale consistant en l’ablation de l’ensemble de la prostate et des vésicules séminales. Cette intervention peut être associée à un retrait des ganglions (curage ganglionnaire). Dans des cas sélectionnés, une préservation des bandelettes vasculo-nerveuses peut être envisagée pour limiter les conséquences sexuelles de cette intervention.
Cancer du rein
Un cancer du rein est souvent suspecté suite à l’identification sur un examen d’imagerie d’une lésion tissulaire. Un scanner complète habituellement le bilan d’extension. Le traitement est chirurgical avec l’exérèse d’une partie ou de la totalité du rein en fonction des caractéristiques de la lésion. Ces interventions peuvent être réalisées sous coelioscopie ou chirurgie ouverte et ayant pour objectif d’épargner au maximum le tissu rénal sain tout en limitant le traumatisme opératoire par une chirurgie mini-invasive.
Cancer de vessie
Un cancer de vessie se manifeste souvent par des épisodes de saignement lors de la miction (hématurie). Une lésion tissulaire vésicale peut être mise en évidence lors d’une fibroscopie vésicale (examen sous caméra de la vessie) ou sur un examen d’imagerie. Un geste de résection trans urétrale de la vessie (RTUV) par les voies naturelles est d’abord proposé pour connaître la nature précise de cette lésion et préciser la suite de la prise en charge qui peut relever d’une simple surveillance. Dans des cas plus avancés, une ablation de la vessie et des ganglions doit être réalisée. Une reconstruction vésicale peut être proposée dans certains cas.
Cancer de la voie excrétrice supérieure
Ce cancer touche le revêtement du haut appareil urinaire qui permet le transport des urines produites par le rein jusqu’au réservoir vésical. Ce type de lésion peut se manifester par des hématuries ou des douleurs au niveau de la fosse lombaire. Un bilan d’imagerie par scanner avec une injection de produit de contraste est nécessaire ainsi qu’une exploration du haut appareil urinaire par endoscopie à l’aide d’une caméra (urétéro-rénoscopie rigide ou souple). Des biopsies pourront être réalisées permettant de guider la suite de la prise en charge. Un traitement conservateur par voie endoscopique pourra ensuite être discuté avec un geste d’exérèse chirurgical segmentaire de l’uretère ou de l’ensemble de la voie excrétrice supérieure (rein et uretère) en fonction des caractéristiques de la lésion.
Cancer du testicule
Le cancer du testicule touche principalement l’homme jeune. Il se manifeste le plus souvent par une induration non douloureuse et non inflammatoire du testicule. Un bilan échographique et biologique doit être rapidement réalisé avant une prise en charge qui sera chirurgicale. Il pourra alors se discuter un geste d’exérèse partiel ou total du testicule et la mise en place d’une prothèse testiculaire.
Cancer des organes génitaux externes
Des cancers peuvent aussi survenir au niveau de la verge soit sur le prépuce, le gland ou encore le corps de la verge. L’apparition d’une lésion cutanée ou muqueuse qui persiste dans le temps malgré l’application de crème notamment corticoïde est suspecte et nécessite un avis spécialisé avec la réalisation de biopsies. Selon les résultats, différents traitements peuvent être proposés en essayant de conserver au mieux l’aspect fonctionnel et cosmétique de la verge.
Chirurgie de l’incontinence urinaire masculine
Un problème d’incontinence urinaire chez l’homme survient principalement après une chirurgie pour traiter un cancer de prostate. Le fonctionnement du sphincter strié qui permet d’assurer la continence peut être altéré suite à une ablation totale de la prostate. L’évaluation est clinique et urodynamique. Une rééducation sphinctérienne est proposée en première intention. En cas de persistance de l’incontinence, un traitement chirurgical soit par la mise en place d’une bandelette synthétique sous l’urètre ou d’un sphincter urinaire artificiel peut être proposé.
Chirurgie de l’incontinence urinaire féminine et de la statique pelvienne
Les différentes interventions concernant l’incontinence urinaire et les troubles de la statique pelvienne sont pratiquées dans le service. Nous travaillons en étroite collaboration avec les équipes de Chirurgie gynécologique, Proctologie, Gastro-Entérologie, Radiologie et Chirurgie Viscérale de la MSPB Bagatelle. Les dossiers sont revus au cours du Staff de Périnéologie, réunion pluridisciplinaire régulièrement organisée pour proposer une prise en charge réfléchie de ces problèmes fonctionnels.
Chirurgie de l’incontinence urinaire féminine
L’incontinence urinaire de la femme est un problème fréquent. Les fuites peuvent survenir soit lors d’efforts (incontinence urinaire d’effort) ou sur des envies brutales d’urines (incontinence urinaire par urgenturie). Ces 2 types d’incontinence peuvent être associées (incontinence urinaire mixte). L’interrogatoire, l’examen physique et le bilan urodynamique permettent de mieux préciser le type d’incontinence.
En cas d’incontinence urinaire d’effort, une rééducation périnéale est d’abord proposée. En cas d’échec, il peut être proposé soit la mise en place d’une bandelette sous urétrale en cas d’hypermobilité urétrale ou d’un sphincter urinaire artificiel en cas d’insuffisance sphinctérienne majeure.
Face à une incontinence urinaire par urgenturie, un traitement médicamenteux est d’abord proposé. En cas d’échec, un traitement par injection de toxine botulique dans le muscle vésical ou une neuromodulation des racines nerveuses sacrées peut être proposé. Dans des cas plus avancés avec un retentissement important sur la qualité de vie des patientes, une ablation du muscle vésical (cystectomie sus trigonale) doit être réalisé associé à une reconstruction du réservoir vésical.
Chirurgie des troubles de la statique pelvienne
Les troubles de la statique pelvienne correspondent aux problèmes de descente d’organe ou prolapsus. Ils sont fréquents et responsables d’une altération de la qualité de vie des patientes. Ces troubles peuvent concerner la vessie (cystocèle), l’utérus (hystéroptose) ou encore le rectum (rectocèle). L’évaluation est clinique éventuellement aidée par une IRM dynamique du pelvis, un bilan urodynamique et une manométrie anorectale.
Le traitement vise à une restauration de la statiques des organes pelvien, à l’aide d’une chirurgie reconstructrice par voie vaginale ou coelioscopique en fonction des constatations anatomiques. Du matériel prothétique peut être utilisé pour assurer un résultat fonctionnel le plus durable possible.
Chirurgie des calculs de l’appareil urinaire
Les calculs de l’appareil urinaire sont fréquents et peuvent être responsables de douleurs lombaires, d’épisodes de saignement dans les urines voire de coliques néphrétiques. Leur prise en charge se fait souvent par voie naturelle à l’aide d’un urétéroscope semi-rigide pour un calcul urétéral ou souple pour un calcul rénal (mini-caméra endoscopique). L’utilisation de fibres lasers permet de fragmenter les calculs les plus volumineux. Une endoprothèse urétérale ou sonde JJ peut être mise en place le long de la voie excrétrice supérieure au cours de la prise en charge de calculs de l’appareil urinaire ou d’une colique néphrétique calculeuse.
Chirurgie correctrice de la verge et de la dysfonction érectile
Les différentes interventions correctrices de la verge sont pratiquées dans le service. Elles requièrent une expertise spécifique assurée par le Docteur FERRETTI, membre actif du comité d’Andrologie de l’Association Française d’Urologie.
Chirurgie des sténoses de l’urètre
Les sténoses (rétrécissement) urétrales peuvent être d’origine traumatique, infectieuse ou plus rarement cancéreuse. Leur traitement est chirurgical d’abord par voie endoscopique (urétrotomie interne). En cas de récidive, une reconstruction chirurgicale (urétroplastie) doit être réalisée. Il s’agit d’une intervention plus complexe qui nécessite une expertise spécifique développée dans le service.
Chirurgie des courbures de la verge
On différencie 2 types de courbures de la verge, les courbures congénitales de la verge et la maladie de Lapeyronie.
Les courbures congénitales de la verge sont habituellement prises en charge par les chirurgiens pédiatres. Certain jeunes adultes débutant leur vie sexuelle peuvent être gênés par une courbure importante. Une correction chirurgicale adaptée peut permettre une amélioration de la courbure et des rapports.
La maladie de Lapeyronie est une maladie acquise de l’albuginée du corps caverneux pouvant aboutir à une déviation de la verge en érection, des douleurs et une dysfonction érectile. Elle est présente chez 7,4% de la population masculine. Un traitement médical peut enrayer son évolution, et lorsque la déformation est stabilisée, une correction chirurgicale peut être envisagée afin d’améliorer la qualité de vie sexuelle et restaurer une pénétration adéquate.
Vaso-vasostomie
Cette intervention permet de restaurer la perméabilité des canaux déférents après leur section réalisée au cours d’une intervention chirurgicale pour une contraception masculine (vasectomie) précédemment réalisée. Cette tehcnique permet alors d’obtenir une grossesse naturelle sans recours à une fécondation in vitro et prélèvement de spermatozoides dans les testicules dans les cas les plus favorables.
Implant pénien d’aide à l’érection
Après échec des traitements médicamenteux d’une dysfonction érectile, il peut être proposé à un patient motivé l’implantation d’un implant pénien. Cette prothèse vise à restaurer des érections à l’aide de cylindres implantés dans les corps caverneux. Ceux-ci s’expandent grâce à un système hydraulique, permettant une rigidité adéquate de la verge pour permettre une pénétration.
Au sein de la Fondation Bagatelle, une unité est dédiée à la prise en charge chirurgicale des patients en Ambulatoire. Le principe étant de réaliser une intervention programmée avec une hospitalisation de courte durée, de moins de 12 heures sans risque majoré pour le patient. Cette prise en charge implique une organisation en filière de soin bien identifiée. Elle doit s’effectuer avec toutes les garanties de sécurité d’un bloc opératoire, et sous des modalités anesthésiques variables (anesthésie locale, locorégionale ou générale, avec ou sans intubation).
Les interventions fréquemment pratiquées en ambulatoire :